03 juin 2013


Un mois après la création du Collectif Grain de Soleil…



3 marins français, Guillaume Moussette, Etienne Esteulle, Franck Cousin sont portés disparus depuis le mercredi 24 avril 2013, 17H15 TU, heure à laquelle ils ont déclenché leur balise de détresse (PLB ACR 350 Sarlink) à environ 500 milles nautiques de l’archipel des Açores (34°48’10N 39°14’30O). Ils avaient quitté Saint Martin en Martinique le 6 avril 2013 à bord de Grain de Soleil, un voilier Selection de 37 pieds.
Les conditions météos au moment du déclenchement de la balise étaient difficiles (8/9 beaufort, creux de 10 mètres). Malheureusement le MRCC Ponta Delgada ne prend pas immédiatement la mesure de l’urgence et ne décolle que le vendredi. Leurs recherches prennent fin le lendemain alors que la balise émet encore.
La Marine Nationale Française prend alors le relais et dépêche sur zone un Falcone 50 qui quadrille une petite zone à l’ouest de la dernière position connue. Nouveau coup du sort, cet avion tombe en panne dès le lendemain et ne peut assurer le second vol prévu initialement. Le bâtiment d’essais et de mesures BEM Monge positionné au large des Açores est à son tour mobilisé sans que les recherches n’apportent d’éléments nouveaux.
L’ATL2 réalise alors sa première mission. Un second vol prévu le lendemain n’aura pas lieu, une panne le clouant au sol.
C’est alors que la famille ainsi que les amis des 3 marins disparus passent à l’action et décident de mettre en place des moyens privés afin d’assurer la continuité des recherches. Un PC est alors installé au Club Nautique de Locmiquélic ainsi qu’en Martinique afin de coordonner les différentes opérations de recherche.
Jour après jour, le collectif « Grain de Soleil » réuni suffisamment de fonds lui permettant d’affréter deux voiliers : un catamaran qui quitte Horta le 7 mai dans la journée ainsi qu’un Sun Odyssey  qui appareille quelques jours plus tard dans l’après-midi. Tous les deux vont quadriller pendant deux semaines deux zones de recherches bien distinctes.
Suite à la mobilisation et la chaîne de solidarité qui se développe de façon fulgurante, de nombreux voiliers en route vers les Açores contactent les PC à terre et se portent volontaires pour rallier quelques waypoints en fonction d’une route définie par des professionnels du routage.
De nouvelles informations redéclenchent alors des opérations de recherches et un Falcone 50 effectue une dernière mission sur la zone. Rien d’anormal n’est détecté sur l’eau pendant leurs deux vols.
Un coup de théâtre arrive le  24 mai dernier, lorsque le PC de Locmiquélic reçoit un appel du CROSS Gris-nez et d’un marin tout juste arrivé aux Açores. Ce dernier informe  avoir aperçu dans la nuit du 19 au 20 mai, à environ 500 milles nautiques au sud-ouest des Açores un feu blanc clignotant. Information confirmée par un second équipier à bord.  Malheureusement aucun des deux marins ne prend la décision d’aller vérifier l’origine de cette lumière.
Ces renseignements ayant été transmis au CROSS Gris-nez, le MRCC Ponta Delgada, ainsi que le MRCC Norfolk sont immédiatement contactés sans qu’aucune action ne soit menée pour autant. Aujourd’hui, le PC de Locmiquélic a donc pour seuls moyens d’informer les bateaux traversant les zones de recherches potentielles toujours en collaboration avec des routeurs professionnels. 

Les raisons de notre motivation sont les suivantes :

- Nous avons affaire à 3 marins professionnels de la mer, qui ont à leur actif plusieurs transatlantiques et sont formés aux stages de survie en mer.
 
- La balise déclenchée est une balise personnelle à déclenchement manuel, dont l’antenne pour émettre doit être dépliée et maintenue à la verticale. Cela permet d’affirmer que le déclenchement n’a pas été dû au hasard ou à une manipulation accidentelle.

- La balise ne flotte pas et n’émet pas si elle est immergée. Le constat est donc évident…Vendue pour une autonomie de 30 heures, .elle a émis pendant 75 heures avec très certainement une gestion par intermittence.

- Dans l’éventualité d’une évacuation dans le radeau de survie (Transocean Plastimo CL2 8 places) nos trois marins ont une certaine autonomie. Nous savons qu’ils avaient anticipé dans l’éventualité d’un cas non conforme la préparation de bidons étanches contenant nourriture, GPS, eau, pharmacie, etc …

 C’est pourquoi aujourd’hui, le Collectif Grain de Soleil reste sur le pont, en s’adaptant du mieux qu’il peut aux évolutions diverses et variées des recherches. Bref, la guerre des nerfs n’a pas fini de faire parler d’elle !
 

ON NE LACHE RIEN