Un mois après la
création du Collectif Grain de Soleil…
3 marins
français, Guillaume Moussette, Etienne Esteulle, Franck Cousin sont portés
disparus depuis le mercredi 24 avril 2013, 17H15 TU, heure à laquelle ils ont
déclenché leur balise de détresse (PLB ACR 350 Sarlink) à environ 500 milles
nautiques de l’archipel des Açores (34°48’10N 39°14’30O). Ils avaient quitté
Saint Martin en Martinique le 6 avril 2013 à bord de Grain de Soleil, un
voilier Selection de 37 pieds.
Les
conditions météos au moment du déclenchement de la balise étaient difficiles
(8/9 beaufort, creux de 10 mètres). Malheureusement le MRCC Ponta Delgada ne
prend pas immédiatement la mesure de l’urgence et ne décolle que le vendredi.
Leurs recherches prennent fin le lendemain alors que la balise émet encore.
La Marine
Nationale Française prend alors le relais et dépêche sur zone un Falcone 50 qui
quadrille une petite zone à l’ouest de la dernière position connue. Nouveau
coup du sort, cet avion tombe en panne dès le lendemain et ne peut assurer le
second vol prévu initialement. Le bâtiment d’essais et de mesures BEM Monge
positionné au large des Açores est à son tour mobilisé sans que les recherches
n’apportent d’éléments nouveaux.
L’ATL2 réalise
alors sa première mission. Un second vol prévu le lendemain n’aura pas lieu, une
panne le clouant au sol.
C’est alors
que la famille ainsi que les amis des 3 marins disparus passent à l’action et décident
de mettre en place des moyens privés afin d’assurer la continuité des
recherches. Un PC est alors installé au Club Nautique de Locmiquélic ainsi qu’en
Martinique afin de coordonner les différentes opérations de recherche.
Jour après
jour, le collectif « Grain de Soleil » réuni suffisamment de fonds
lui permettant d’affréter deux voiliers : un catamaran qui quitte Horta le
7 mai dans la journée ainsi qu’un Sun Odyssey qui appareille quelques jours plus tard dans
l’après-midi. Tous les deux vont quadriller pendant deux semaines deux zones de
recherches bien distinctes.
Suite à la
mobilisation et la chaîne de solidarité qui se développe de façon fulgurante,
de nombreux voiliers en route vers les Açores contactent les PC à terre et se
portent volontaires pour rallier quelques waypoints en fonction d’une route
définie par des professionnels du routage.
De nouvelles
informations redéclenchent alors des opérations de recherches et un Falcone 50 effectue
une dernière mission sur la zone. Rien d’anormal n’est détecté sur l’eau
pendant leurs deux vols.
Un coup de
théâtre arrive le 24 mai dernier,
lorsque le PC de Locmiquélic reçoit un appel du CROSS Gris-nez et d’un marin
tout juste arrivé aux Açores. Ce dernier informe avoir aperçu
dans la nuit du 19 au 20 mai, à environ 500 milles nautiques au sud-ouest des
Açores un feu blanc clignotant. Information confirmée par un second équipier à
bord. Malheureusement aucun des deux marins
ne prend la décision d’aller vérifier l’origine de cette lumière.
Ces renseignements ayant été
transmis au CROSS Gris-nez, le MRCC Ponta Delgada, ainsi que le MRCC Norfolk
sont immédiatement contactés sans qu’aucune action ne soit menée pour autant. Aujourd’hui,
le PC de Locmiquélic a donc pour seuls moyens d’informer les bateaux traversant
les zones de recherches potentielles toujours en collaboration avec des
routeurs professionnels.
Les raisons de notre motivation sont les suivantes :
- Nous avons affaire à 3 marins professionnels de la mer, qui ont à leur actif
plusieurs transatlantiques et sont formés aux stages de survie en mer.
- La
balise déclenchée est une balise personnelle à déclenchement manuel, dont
l’antenne pour émettre doit être dépliée et maintenue à la verticale. Cela permet
d’affirmer que le déclenchement n’a pas été dû au hasard ou à une manipulation
accidentelle.
- La balise ne flotte pas et n’émet pas si elle est immergée. Le constat est donc
évident…Vendue pour une autonomie de 30 heures, .elle a émis pendant 75 heures
avec très certainement une gestion par intermittence.
- Dans l’éventualité d’une évacuation dans le radeau de survie (Transocean
Plastimo CL2 8 places) nos trois marins ont une certaine autonomie. Nous savons
qu’ils avaient anticipé dans l’éventualité d’un cas non conforme la préparation
de bidons étanches contenant nourriture, GPS, eau, pharmacie, etc …
C’est
pourquoi aujourd’hui, le Collectif Grain de Soleil reste sur le pont,
en s’adaptant du mieux qu’il peut aux évolutions diverses et variées des
recherches. Bref, la guerre des nerfs n’a pas fini de faire parler d’elle !
ON NE LACHE RIEN